Au début du XXe siècle dans le Finistère, le combat fut rude entre cléricaux (blancs) et laïcs (rouges)
La commune de Plozévet fit parler d'elle à cause des agissements de Georges le Bail, avocat, maire, conseiller général sortant, député radical-socialiste, lors de l'élection cantonale qui, le 28 juillet 1907, l'opposa à Jean Hénaff, le conserveur de Pouldreuzic.
Le rouge contre le blanc.
Le journal parisien "L’Éclair" consacre un article sous le titre : Admirez, électeurs, le plan d'une élection bien faite.
Un vrai parcours du combattant pour l'électeur qui voulait voter pour Jean Hénaff.
Ci-dessous, extrait de mon livre : Auguste, un blanc contre les diables rouges :
Pour entrer dans l’école où se trouve le bureau de vote, il lui faut d’abord passer par un chemin où une vingtaine de baillistes (partisans de Georges Le Bail) l’assaillent d’une bordée d’injures et de quolibets et lui jettent au visage de la terre et des pierres.
S’il est courageux et prêt à affronter l’orage, il entre ensuite dans la cour où Cabillic, premier adjoint, lui tend un bulletin au nom de Le Bail. S’il refuse de le prendre, il est passé à tabac et n’a d’autre ressource que de s’enfuir sans voter.
S’il accepte le bulletin, il doit le présenter dans la première salle où festoient trente baillistes choisis parmi les plus vigoureux, avant d’accéder enfin au bureau de vote.
Le journal cite le cas d’un vicaire qui, après avoir réussi à déjouer l’odieuse machination, a été jeté par la fenêtre.
Résultat à Plozévet : Le Bail : 828 voix. Hénaff : 26 maigres suffrages.
Comme c'est bizarre...
Illustration : le plan paru dans le journal "L’Éclair".
Archives départementales du Finistère 18 J 10.
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