top of page

1934. Corentin, le clochard quimpérois philosophe


J'ai trouvé dans le fonds Louis Le Guennec aux archives départementales du Finistère, un article de journal datant de 1934 sur un personnage quimpérois bien singulier .


Notre ami Corentin

Il existe dans notre bonne cité un brave homme barbu comme un capucin, portant le cilice (du moins le croirait-on à voir ce fantaisiste à l'œuvre) et poussant même l'originalité jusqu'à imiter le saint moine, montrant à tout venant les doigts de ses pauvres pieds qui nagent parfois dans des brodequins baillants !

Corentin va au gré du chemin, lentement, sans souci d'élégance, gagnant sa croûte, en pépère, sans rien dire à personne, inoffensif bohème : quelquefois un coup de rouge et le voilà content !

Quimper connaît sa silhouette et nul ne songe à lui causer de la peine ; on le sait consciencieux ; quand il traîne sa voiture au brancard fragile, Corentin se moque bien des Rolls-Royce, des tacots poussifs, même des voitures de ses collègues commissionnaires !

Corentin déambule, défiant la détresse – pas de danger que sa banque tombe en déconfiture – crotté, douloureux, comme caniche, Corentin n'a jamais de pépin et sa vie au grand air lui donne une santé quasi robuste : il se contente de peu !

Nostalgique peut-être au fond, notre ami Corentin ne ferait pas de mal à une mouche et son histoire est celle d'un pauvre diable qui a fait de mal à personne.

Aussi le saluons-nous, bonne silhouette quimpéroise, évoquant sa compagne qui, un jour tomba sur la route, victime d'un accident banal !

Sous ses haillons, Corentin cache un bon cœur et, en cette nuit de Noël, le pauvre gars ne fera pas bombance ! Il ira tranquillement sans joie à travers les rues comme un vieux Père Noël qui se moque de la crise !

Au fond, c'est un philosophe !




1 Comment


jacques.lorphelin
May 29

Il serait intéressant de reconstituer la vie de ce Corentin. Mais quand on tape le prénom et Quimper sur Généanet, vous avez 25.589 occurrences !

J'ai commencé mais j'ai vite arrêté comme vous pouvez l'imaginer. J'ai juste eu le temps de relever le nom d'un certain Corentin Le Page (1874-1956), couvreur de son état dont l'épouse née Fanny Le Duf (1880-1933) est morte un an avant la parution de .l'article. Or l'article évoque sa compagne morte dans un accident. La presse de l'époque (mars 1933) serait intéressante à consulter.

On peut imaginer un couvreur victime d'un accident de travail et qui se retrouve à la rue sans aucune ressource (il n'y avait pas de Sécurité sociale à l'époque) et se…


Like
bottom of page